Cela s’est passé le 3 février 1962, trois ans après le triomphe de la révolution en janvier 1959. Dix mois après l’échec de l’invasion de la baie des Cochons par des mercenaires soutenus par la CIA, le président des États-Unis, John Kennedy, entreprit une guerre larvée contre Cuba en imposant un sévère blocus de l’île, qui, entretemps, à la suite de cette victoire contre les envahisseurs, avait décrété le caractère socialiste de la révolution. Triste statistique: il s’agit du additionally prolonged blocus de l’histoire, que treize présidents étatsuniens ont maintenu et même renforcé.
Il s’agissait, selon les propres paroles de ses promoteurs, d’asphyxier le jeune gouvernement, de créer des pénuries de toutes sortes de façon à ce que la inhabitants, «appauvrie, affamée et désespérée», retire son appui au gouvernement et en vienne à le renverser d’une façon ou d’une autre. Les États-Unis ne pouvaient tolérer que s’installe, à quatre-vingt-dix milles de ses côtes, dans ce qu’ils considéraient leur arrière-cour, un gouvernement socialiste qui promettait, après tant de luttes et de sang versé, une véritable indépendance sans ingérence aucune. De in addition, cette révolution pouvait être contagieuse et il fallait éviter, coûte que coûte, que cet esprit de rébellion ne fasse tache d’huile dans d’autres pays de sa chasse gardée, dans cette Amérique latine où régnaient des gouvernements dociles et autoritaires.
Mais ce projet machiavélique a échoué. Soixante ans in addition tard, le gouvernement socialiste est toujours en contrôle de la circumstance, malgré des difficultés sans nombre. Précisons que as well as de 70% de la populace actuelle n’a pas connu autre selected que les rigueurs du blocus et des sanctions imposées par la Maison-Blanche et que le blocus a coûté au bas mot à l’économie cubaine in addition de 150 milliards de bucks, sans parler des milliers de vies humaines.
En 1992, la loi Torricelli, promue par George W. Bush, est location renforcer le blocus en y ajoutant un volet d’extraterritorialité. Elle interdisait aux compagnies étrangères qui commerçaient avec des entreprises étatsuniennes d’avoir des liens d’affaires avec Cuba. De plus, tout cargo qui accostait à Cuba se voyait interdire l’accès aux ports étatsuniens pendant 6 mois. Les entreprises récalcitrantes se voyaient condamnées à des amendes millionnaires. Un exemple parmi des centaines d’autres: la banque française BNP Paribas a déjà été condamnée à payer 8,9 milliards de pounds aux États-Unis pour n’avoir pas respecté l’interdit. Admettez que ces mesures ne favorisent nullement le libre commerce avec Cuba.
En 1996, la loi Helms-Burton, adoptée sous la présidence de Monthly bill Clinton, a simplement renforcé le caractère extraterritorial du blocus contre Cuba, en violation de multiples principes et règles du droit intercontinental. Elle vise, par ailleurs, à décourager tout investisseur étranger désireux d’investir dans des entreprises cubaines alors que Cuba avait vu ses relations commerciales avec le camp socialiste s’arrêter brusquement à la suite de l’effondrement de l’Union soviétique, quelques années auparavant. La Maison-Blanche pense alors que Cuba ne résistera pas longtemps à ce nouveau coup de bélier.
Puis est arrivé Donald Trump, en 2016. Entretemps, il y a bien eu une embellie, pendant les huit ans de présidence de Barack Obama, à partir de 2008, officialisée par sa visite à Cuba alors que furent rétablies les relations diplomatiques entre les deux pays. Tous les espoirs étaient permis. Le nouveau président étatsunien n’admettait-il pas, d’ailleurs, que le blocus contre Cuba était un échec? Bientôt les touristes américains commencèrent à débarquer en grand nombre tandis que les Cubano-Américains pouvaient enfin revoir leurs familles. On vit apparaître une multitude de places to eat privés, dont certains de haute gastronomie. Et si le blocus venait à disparaître… rêvait-on ouvertement.
L’arrivée de Trump à la Maison-Blanche mit fin à tous ces espoirs et suit reculer le pays à la circumstance d’avant Obama. Mais ce n’était pas assez. En pleine pandémie, Trump décréta as well as de 200 mesures qui serrèrent un peu furthermore le garrot. Finis les voyages touristiques et les bateaux de croisière à Cuba, finis les envois d’argent – on ferma tous les bureaux de la Western Union –, finies les réunifications familiales. L’ambassade étatsunienne à La Havane redevint une coquille vide.
Puis, en novembre 2020, le démocrate Joe Biden mit fin au règne de quatre ans de Trump. À propos de Cuba, il avait promis, durant sa campagne électorale, de revenir à la circumstance qui prévalait durant le mandat de Barack Obama, dont il avait été le vice-président. Il vient tout juste d’annoncer de timides mesures d’apaisement. La machine à espoirs s’est remise en marche.
Malgré ces montagnes russes et cet incessant jeu de yoyo, le cœur des Cubains continue on de battre à l’unisson. L’héroïsme s’écrit au quotidien et nous sommes invités à ce overcome. Il faut le voir pour le croire.