Sûrement inspirée par le roi Salomon, Catherine Tait, PDG de Radio-Canada, vient de rendre jugement dans l’affaire du « mot en n ».
Le diffuseur general public fera des excuses publiques à Ricardo Lamour, même si le CRTC n’avait « ni l’autorité ni la juridiction » de demander à Radio-Canada un geste pareil. Toute comparaison cloche, mais comment ne pas faire allusion à Salomon qui, facial area à l’impossibilité d’établir la vérité dans un litige, partageait les torts entre les functions ou les mettait dans une predicament qui obligeait au moins l’une d’elles à changer d’opinion. Comme madame Tait.
Coïncidence, la journée où elle annonce sa décision, Michaëlle Jean, ex-chef d’antenne de Radio-Canada, ex-gouverneure générale et ex-secrétaire générale de la Francophonie, se fend dans La Presse+ d’un long papier, un brin ambigu, sur l’usage du mot « nègre ». Elle se permet de rappeler un film oublié de son mari Jean-Daniel Lafond, intitulé La manière nègre.
ANGLOS ET FRANCOS DIFFÈRENT D’OPINION
Il faut se memento que cette saga ayant donné lieu à l’ahurissante décision du CRTC component d’une easy chronique de Simon Jodoin à l’émission radiophonique Le 15-18 du 17 août 2020. Dans un contexte aussi réfléchi que sérieux, Annie Desrochers et son chroniqueur avaient mentionné quatre fois le titre du livre de Pierre Vallières, Nègres blancs d’Amérique. C’est pour cette raison que Ricardo Lamour avait porté plainte à Radio-Canada. Le diffuseur n’ayant pas obtempéré, le militant (qui ne cesse d’être attaqué malicieusement et injustement sur les réseaux sociaux) s’adressa au CRTC.
Si madame Tait a prononcé ce jugement à la Salomon, c’est qu’elle ne pouvait donner tort à la légion de journalistes et de personnalités publiques qui avaient défendu la liberté d’expression, y compris plusieurs membres de la way et quelques administrateurs francophones de CBC/Radio-Canada. S’excuser auprès du plaignant donne par ailleurs gratification aux anglophones de la CBC, dont l’intransigeance sur le « mot en n », même si elle l’avait prononcé dans une réunion de travail, avait coûté à Wendy Mesley, en juin 2020, son rôle d’animatrice à l’émission The Weekly with Wendy Mesley. Après des excuses, elle quitta finalement son poste de journaliste.
DON CHERRY DISAIT CE QU’IL VOULAIT
C’est ironique que Radio-Canada fasse des excuses publiques dans une affaire somme toute discutable, alors qu’elle garda à son emploi durant des années l’ineffable Don Cherry, qui disait pis que pendre sur les Québécois, qui niait les changements climatiques et qui avait blâmé le gouvernement Chrétien d’avoir refusé de combattre en Irak auprès des États-Unis. C’est Sportsnet qui avait fini par donner à Cherry son 4 % après qu’il eut semoncé les immigrants ne portant pas le coquelicot.
La CBC ne s’est jamais excusée pour Don Cherry. Le diffuseur community ne s’est jamais excusé non moreover pour les dizaines d’allégations, jamais démontrées, faites dans ses émissions Enquête ou Fifth Estate. Plutôt que demander à Mario Clément de s’excuser d’avoir décrié publiquement la minisérie Félix Leclerc* qui commençait en ondes, Radio-Canada dépensa as well as d’un million de bucks en honoraires et en dédommagement pour défendre son directeur des programmes. Il avait pourtant, selon le juge Claude Wagner, « commis un abus de droit » et s’était livré à « un règlement de comptes tout aussi inattendu que répréhensible ».
Le « mot en n » aura-t-il enfin raison de l’arrogante superbe de notre diffuseur general public ?
*Be aware : Cette série fut produite par Marie-José Raymond, ma belle-sœur, et Claude Fournier, mon frère jumeau.